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La lumière pulsée VS la lumière continue

Photo du rédacteur: Arnaud JOLYArnaud JOLY

Les deux différentes natures de sources d'éclairage en photographie de studio

Les points communs entre la photo et la vidéo ce sont la lumière et le cadrage. Ce qui les différencie c'est le mouvement : mouvement de caméra, images en mouvements...


En photo on parlera d'image fixe, la photographie étant réalisée en un seul cadre alors que la vidéo utilise une fréquence standard de 24 images par seconde.


En photo une image peut être réalisée en plusieurs secondes, on parle de temps de pose. Il sera déterminé par la puissance de la source d'éclairage.


La lumière artificielle continue qui est utilisée en vidéo peut être utilisée en photo, catégorisée en trois différentes familles : à incandescence, à décharge et à LED. Comme la lumière naturelle elles se mesurent avec un posemètre.


La lumière pulsée, est caractérisée par les flashs de reportage autonome et les flashs de studio fonctionnant sur secteur. La vitesse d'éclair est très rapide, beaucoup plus élevée que la vitesse d'obturation de l'appareil photo. Dans des cas spécifiques, elle peut être utilisée en vidéo avec une fréquence d'éclair ultra rapide pour un usage stroboscopique.


Pour illustrer ce post, j'ai choisi de présenter des images réalisées par ces deux natures de sources de lumière.


Trois avantages de la lumière pulsée des flashs de de studio

Apparu dans les années 1955 les flashs électroniques de studio avaient leurs détracteurs, car à l'époque pour les puristes la "belle photo" devait être réalisée en lumière incandescente. De nos jours la même polémique continue avec l'apparition des éclairages à LED pour le cinéma et la vidéo un peu avant les années 2010. Malgré une évolution constante au cours des ans, le spectre de cette lumière demeure assez pauvre. Si bien que dans le milieu des éclairagistes tournait la blague d'Haled : "Qu'elle est laide la lumière de la LED! Haled à l'aide!!!" Ironisa le vieille éclairagiste de théâtre à son assistant qui s'appelait Haled.


J'ai commencé cette prise de vue au flash de studio, son condensé de puissance qui génère très peu de chaleur me permet d'en tirer les avantages suivants :


-Vitesse d'éclair et d'obturation élevée qui fige le mouvement.


-Puissance d'éclair permettant de travailler à des iso faibles ce qui donne plus de détails dans les matières compte tenu du grain fin.


-La puissance de l'éclair du flash de par sa nature pulsée a la capacité de déboucher les matières et les couleurs qui absorbent beaucoup de lumière,

et d'en faire ressortir les détails.


Prise de vue studio réalisé avec des flash Profoto
Prise de vue studio réalisée avec des flash Profoto

Trois avantages de la lumière continue HMI en studio

Les lampes à arc et à décharge de type HMI firent leurs arrivée vers les années 1974. Elles présentent un rendement lumineux 4 fois supérieur aux lampes à incandescence donc de ce fait consomment moins et produisent moins de chaleur. Tout comme le flash ces lampes sont calibrées en lumière du jour.


J'ai continué cette prise de vue en HMI, juste en changeant la nature des sources de lumière. J'ai utilisé des lampes HMI de faibles puissance de 200 et 400 watts. Malgré cette faible puissance, elles sont plus énergivores et génèrent plus de chaleur que les flashs de studio qui étaient utilisés à faible puissance. De plus j'ai été obligé de monter dans les iso, afin de compenser une vitesse d'obturation peu élevée pour limiter "les flous de bougé".


-Une grande précision d'éclairage permet de visualiser le placement des ombres et des brillances sur le modèle et de déclencher au moment propice. Les lampes pilotes des flashs permettent plutot de les estimer. Il y à toujours un léger décalage de rendu entre ce que l'on a visualisé et photographié.


-L'intensité de la lumière continue diminue plus rapidement que la lumière pulsée qui se diffuse sur une plus longue distance à la même intensité. C'est plus facile à vérifier avec une cellule flashmètre que par la Loi du carré inverse. La lumière continue permet de réaliser des dégradés plus précis.


-Sculpter sa lumière avec précision : Entre la source et le sujet, il est possible de façonner sa lumière avec subtilité en utilisant différents accessoires et artéfact . Il n'est pas possible d'obtenir une telle précision au flash quand il s'agit de faire des découpes précises. La lumière pulsée à tendance à baver.


Prise de vue studio réalisé avec des projecteur HMI de chez K5600
Prise de vue studio réalisée avec des projecteur HMI de chez K5600

La lumière pulsée des flashs de studio en noir&blanc argentique

On retrouve tous les avantages et inconvénients cités précédément. Cependant avec un film argentique la lattitude de pose est moins élevée qu'avec un fichier RAW. Il faut rester attentif à ne pas surexposer son sujet. Une puissance d'éclair un peu trop trop élevée a tendance à écraser le sujet du fait de la gamme de gris qui se trouve réduite. Un bon contraste et de belles nuances de gris font l'intérêt de la subtilité de la photographie noir&blanc. Sur l'image ci-dessous le mouvement dans la chevelure du modèle a été figé par l'éclair du flash.

Prise de vue studio argentique au flash : TRI-X 400 : 1/500 f/8
Prise de vue studio argentique au flash : TRI-X 400 : 1/500 f/8

La lumière continue HMI en studio en noir&blanc argentique

La subtilité de la lumière HMI qui est plus douce que celle du flash permet de mettre en valeur les micro-contrastes ce qui enrichit encore la gamme de nuances de gris. Sur l'image ci-dessous, le mouvement de la chevelure du modèle a un sublime flou de bougé qui se fond dans le grain argentique. L'image ci-dessous est sujette à une granulation importante suite à une exposition accidentelle aux rayons X. Grâce à mon savoir faire d'ingénieur scannériste, j'ai pu récupérer pas mal d'informations de ce négatif anormalement densifié.

Prise de vue studio argentique en HMI : TRI-X 400 : 1/60  f/8
Prise de vue studio argentique en HMI : TRI-X 400 : 1/60 f/8

Le light-engineering : passerelle entre la lumière pulsée et la lumière continue

Pour conclure, ce sera au photographe de choisir les sources de lumière adéquates selon son projet photographique en fonction du rendu souhaité.


Je pratique le light-engenering; cette technique me permet de convertir les modeleurs et les sources de lumière HMI en flash de studio et vice versa. A une époque Profoto avait développé une gamme de torches en lumière continue Tungstène (ProTungsten Air) et aussi HMI (ProDaylight) compatible avec les modeleurs de sa gamme Flash. Mais cette gamme est restée sur une diffusion assez confidentielle. J'ai conçu la mienne par mes propres moyens.


Lors de cette prise de vue, j'ai utilisé les mêmes modeleurs. Je me suis contenté de changer la nature des sources. En moins de 10 mn, j'ai pu convertir un set d'éclairage au flash en un set en lumière continue HMI.


Malgré le changement de nature de la source, je conserve les caractéristiques de chaque modeleur, cela me permet de garder une cohérence dans la série. D'un point de vue marketing cela peut être très intéressant. On peut alterner des images réalisées au flash qui donneront plutôt un caractère commercial avec des images réalisées en HMI plus orientées sur des atmosphères. Pour ces dernières, il est possible de la compléter par la réalisation d'une vidéo, pour donner une identité visuelle intégrale tout en restant raccord avec l'ensemble des photos.


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