La transition numerique des boutiques des photographes de quartier
Je me souviens, il y a plus de 25 ans le marché photographique était tout autre qu'aujourd'hui. Une grande part du marché photographique professionnel était représenté par des artisans-photographes exerçant en boutique. Leur activité était scindée en deux pôles bien distincts. Tout d'abord la vente de pellicule et son développement auprès d'un marché essentiellement constitué de particuliers. Ces photographes artisans conservaient en parallèle une activité de prise de vue photographique : la photographie de mariage, l'activité de photographe portraitiste destinée aux particuliers, et une fois par an la photographie scolaire. Il leur arrivait parfois de travailler pour le monde de l'entreprise comme par exemple le reportage industriel désormais remplacé par le corporate. Il s'agit là d'une liste non exhaustive, l'intérêt de la boutique était de ramener des revenus réguliers grâce à la vente de pellicule et de leurs développements. L'activité parallèle de prise de vue permettait de réduire les coûts et de rentabiliser l'investissement du minilab de la boutique.
Comment pratiquer la photographie argentique de nos jours?
Les boutiques photos disposant d'un minilab sont beaucoup moins nombreuses qu'avant où on avait l'habitude d'avoir son photographe de quartier. Beaucoup ont du fermer boutique suite à la démocratisation de la photo numérique qui a deferlé sur le marché amateur. Le photograpge amateur-digital de nos jours fait assez peu de tirages et se contente d'archiver ses clichés numériques sur des disques durs. Le tirage en ligne reste une alternative bon marché, quand il s'agit de grand format ou d'une grande quantité de tirages 10/15 sinon une imprimante jet d'encre de bureau fera l'affaire en utilisant du papier de qualité photo. Tout cela amène la question : qui peut encore "vendre des pellicules" de nos jours?
Le grand retour de la photographie argentique
La photographie argentique n'est pas morte, au contraire de nos jours elle suscite l'intérêt. Paradoxalement, elle intéresse encore plus les jeunes générations qui n'ont connu que les APN et cherchent à vivre un retour aux fondamentaux. Quand j'étais étudiant en photographie, il existait de nombreuses pellicules professionnelles de différentes marques avec différents rendus adaptés à différents sujets. Nous devions étudier chacune de ces émulsions afin de les apprivoiser et pouvoir présenter des travaux d'un rendu de qualité professionnel. Certains photographes ont même fondé leur style d'images sur l'usage d'une seule pellicule, comme les fameuses Ambiances bleues dont le secret de fabrication n'était autre que la Fuji 64 T. Un film mytique produit par Fuji dont de nombreuses légendes et faits divers ont gravité autour de cette émulsion à la fin des années 90's.
La vente de pellicules photographique de nos jours
Aujourd'hui pour savoir bien "vendre des pellicules", il faut justement proposer des pellicules aux rendus atypiques qui donneront plus de personnalité aux images photographiées. De nos jours il existe encore des boutiques spécialisées comme Les ateliers Marinette qui vendent des pellicules classiques, périmées ou expérimentales, comme c'est le cas des pelliculles Lomography. L'intérêt d'un magasin qui vend des pellicules expérimentales, c'est le conseil. C'est suite aux conseils avisés d'un bon vendeur de pellicule que j'ai décidé d'expérimenter la pellicule Purple de Lomography.
Choisir une pellicule expérimentale
J'ai fait le choix d'utiliser cette pellicule en studio sur une prise de vue mode à tendance punk-rock-metal et d'influence neo-fetish-dirtyglam. J'ai été inspiré par les petites lumières purple produites par des spots d'éclairage d'art du spectacle. Ceux-ci munis de coupe-flux fixés par des pinces à linges en bois maintenaient une feuille de gélatine rosco cinégel purpple sur le bord du volet coup flux supérieur. "Le rendu est trés scénique" s'exlcama Mégane, étudiante stagiaire assistante en scénographie. je me suis dit que c'etait le moment de sortir la pellicule purple du frigogidaire. Je me rappellais les dires du vendeur de pellicule "ce film transformera la couleur verte en violet donnant l'aspect d'un fim infrarouge. Il est recommandé de l'utiliser en exterieur sur des feuillages." sur ces bonnes paroles je ne pouvais pas m'empêcher de me remémorer les fameuses ambiances bleues qui avaient fait beaucoup d'adepte au débuts des années 2000 jusque à la date d'arrêt de fabrication de la Fuji 64 T.
Photographie experimental et choix de l'émulsion
Pendant de temps de latence entre la prise de vue et le développement, je me suis rendu compte que je n'avais pas tenu compte des conseils de mon vendeur de pellicules. Et que contrairement à la recette rodée des ambiances bleues, pour une première expérimentation du film purple je ne pouvais pas anticiper le rendu de ces images latentes.
En photographie expérimentales analogique, il faut savoir prendre des risques... Le résultat même si pas forcement Purple, sauf peut être sur les teintes chair...La lumière purple des éclairages scéniques se sont métamorphosés en néon-green. "C'est très tendance...tendance punk-rock-metal avec une influence neo-fetish-dirtyglam avec un décalage emo-gothic...j'aime beaucoup!!!" Commenta Mégane en visionnant le résultat final sur la private Gallery 12 de mon site web.
Le mystere photographique des fameuses ambiances bleues
Pour conclure la fin de ce post je tenais à remercier tous les vendeurs de pellicules, sans lesquels tout une partie de mon travail photographique expérimental argentique n'aurait pas été possible. Concernant les ambiances bleues j'aborderai ce sujet dans un autre de mes post prochainement. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à vous abonner à ma news letter.
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