Comment obtenir des images avec des ambiances cinématographique
Comme évoqué lors de l'un de mes post précédent où je faisais référence à l'éclairage employé lors des tournages cinéma, je vous présente une approche encore plus approfondie de cette prise de vue. Je vous avais également déja parlé de la prise de vue hybride qui consiste à doubler la prise de vue numérique en argentique.
Le regain de la photographie argentique
L'intérêt que procure l'argentique revient en force. C'est également le cas dans le monde du cinéma. Ce qui était considéré comme habituel il y a plus de vingt ans est désormais un support élitiste et onéreux. Le retour aux fondamentaux de par sa complexité d'emploi, impose au photographe plus de rigueur et de soin compte tenu du nombre de vues limitées. Hormis l'aspect financier, le facteur temps du développement et de la numérisation des films est chronophage. Mieux vaut avoir préparé sa prise de vue à l'avance pour ne pas s'éparpiller. Au contraire, le numérique permet "d'essayer plein de trucs" et de corriger ses réglages en direct grâce à l'écran de contrôle de l'APN. En argentique, il n'en n'est rien : "Il faut voir avec son film". Je m'explique : Le photographe argentique se doit de connaître les films qu'il utilise et savoir comment ils vont réagir dans telles ou telles circonstances. Ceci implique d'avoir fait un essai préalable avec une nouvelle émulsion. Ce n'est pas pour rien qu'il y à bien longtemps les fabricants de films offraient des pellicules de démo à leurs clients ou revendeurs.
Un film à effet cinématographique
Contrairement à un fichier RAW, la chromie se traite en post production ce qui amene souvent la phrase désinvolte "on verra après" qui est plus élégant que "je m'en fou, je retoucherai tout sur Photoshop". Dans le jargon de la prise de vue publicitaire cela se résume en un seul mot "Palette". Le photographe argentique choisira donc son film en fonction de l'environnement de sa prise de vue pour qu'il soit techniquement adapté (ISO et température de couleur). Puis il sélectionnera les caractéristiques d'ordre esthétique, comme la saturation et la spécificité du grain argentique. Certains films ont encore d'autres caractéristiques...pour donner certains "effets spéciaux", c'est le cas de la Cinestille 800 que je vous invite à découvrir.
Le film Cinestill Film Tungsten 800 : l'inspiration cinématographique
Comme le dit Marinette sur son site web : "Le film Cinestill Film Tungsten 800 est une des pellicules à très haute vitesse les plus demandées du moment. Celle-ci est particulièrement adaptée aux conditions de basse lumière et plus spécifiquement aux éclairages Tungsten. Ce film se prête néanmoins à de nombreuses situations. Ce film a été spécialement traité pour être développé dans une chimie C41 (Chimie couleur). Cette pellicule peut être poussée jusqu'à 3200 Iso."
Il y a également plus d'info sur le site du fabricant. Une des spécificités de ce film, c'est qu'il n'y a pas de couche anti halo. L'originalité est de créer un effet de halo de couleur rouge autour des sources lumineuses et de générer des contours brumeux sur un sujet en contre jour. C'est donc un film qu'il faut apprivoiser.
Les effets cinématographique
De telles caractéristiques, (sensibilité élevée), engendrent un grain argentique assez présent, c'est là où intervient la notion d'acutance et de pouvoir séparateur d'une pellicule. Ce film a toutes les caractéristiques pour de la street photographie nocturne. J'ai donc décidé de l'utiliser pour une séance de nu artistique sur site en lumière tungstène. Le grain donne vraiment un coté trés pictural à cette atmosphère. Cela amène un rendu beaucoup plus chaleureux que le numérique. C'est beaucoup plus intéressant comme démarche que d'imposer un style en post production trouver au hasard dans le catalogue de style du derawtiseur.
Eclairage cinématographique et émulsion cinématographique
Je n'ai sans doute pas exploité toutes les caractéristiques techniques que donne ce film. Spécialement en ce qui concerne les halos. Je me suis plus orienté sur un éclairage équilibré et feutré pour faire ressortir l'atmosphère cosy du lieu. Je n'ai donc pas abusé des contre-jours prononcés. L'effet halo est perceptible sur cette dernière image où il apparait subtilement sur la lanterne. Cet effet sera beaucoup plus prononcé sur de la street photographie nocturne. Les effets halo et de grain argentique sont assez médiocrement simulés en postproduction. Voila sans doute pourquoi le film refait son apparition sur les productions photographiques et cinématographiques. Un retour à une certaine authenticité.
D'ailleurs ce film est à la base une émulsion cinématographique adaptée à la chimie photo C-41. En photographie, le négatif tungstène est assez peu fabriqué. Kodak avait une seule référence à l'époque (plus fabriquée de nos jour) : la Portra 100 T. La sensibilité de 100 ISO était assez peu élevée pour travailler sur site. Elle était adaptée à du studio avec des éclairages studio tungstène de forte puissance utilisés également lors des tournages cinéma. Ils ne sont pas toujours faciles à utiliser sur site compte tenu des contraintes énergivores, de poids et d'encombrement. Les équipes de production photo sont réduites contrairement à celles des tournages cinématographiques. Une sensibilité de 800 ISO est parfaitement adaptée pour ce type de prise de vue. En conclusion, c'est une émulsion atypique et de caractère à conserver dans ses favoris dans son réfrigérateur.
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